Facebook inculpé pour abus de position dominante
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Les États-Unis ouvrent finalement un procès contre Facebook. Le mercredi 9 décembre, la procureure générale de l’État de New York, Letitia James, a annoncé l’inculpation de l’entreprise de Mark Zuckerberg pour abus de position dominante. En plus d’étudier les rachats d’Instagram et de WhatsApp, le tribunal va se pencher sur la gestion des données personnelles, mais aussi des pratiques commerciales de Facebook. « Facebook a utilisé son pouvoir monopolistique pour écraser ses petits rivaux et étouffer la concurrence, tout cela au détriment des utilisateurs quotidiens. Au lieu d’améliorer son propre produit, Facebook a profité des consommateurs et a gagné des milliards de dollars en convertissant leurs données personnelles en vache à lait, » explique Letitia James.
Cette procédure vient finaliser de longs mois d’enquêtes sur les pratiques de Google, Amazon, Facebook, et Apple, qualifiées de Big Tech. Les investigations ont été conclues le 29 juillet 2020 par une audience historique où les PDG de chacune des entreprises ont eu à répondre aux questions de membres du Congrès, sous la direction de David Cicilline. Une question posée à Mark Zuckerberg aura d’ailleurs fait mouche. Interrogé sur les motivations derrière le rachat d’Instagram, le PDG de Facebook a eu du mal à convaincre. Pire, il a expliqué qu’Instagram était considéré comme un concurrent. Ce à quoi le député Jerry Nadler a répondu « (…) plutôt que de lui faire concurrence, Facebook l’a acheté. C’est exactement pour empêcher ce type d’acquisition anticoncurrentielle que les lois antitrust ont été conçues. » Dès cet instant, il était clair que Facebook allait être inculpé dans les mois à venir.
Sur 50 États, ils sont près de 48 à avoir exprimé leur volonté de s’engager dans cette affaire. Affaire qui va opposer les États-Unis à une entreprise toute-puissante qui compte plus d’utilisateurs qu’il n’y a d’habitant sur le continent africain. D’autre part, avec cette annonce, le pays s’engage dans une procédure qui va certainement durer plusieurs années de par l’ampleur des faits reprochés, et la taille de l’entreprise qui y répond.
#BREAKING: I’m leading a bipartisan coalition of 48 attorneys general in a lawsuit against @Facebook to end its illegal monopoly.
We are taking action to stand up for the millions of consumers and many small businesses that have been harmed by Facebook’s illegal behavior.
— NY AG James (@NewYorkStateAG) December 9, 2020
Aux États-Unis, violer les lois antitrust peut avoir de lourdes conséquences. Surtout lorsqu’il s’agit de consolider une position dominante. Les membres du Congrès n’avaient d’ailleurs par manqué de rappeler le sort qui avait été fait à la Standard Oil. Estimée en situation de monopole, elle fut dissoute en 34 sociétés différentes, dont 7 de grande taille. S’il est difficile d’envisager une telle finalité pour Mark Zuckerberg, il est probable qu’Instagram n’arbore plus le logo Facebook au terme du procès.
Cette ultime décision irait dans le sens de la commission du Congrès. Dans le rapport final de son enquête, il estimait primordial de parvenir à un « démantèlement des plateformes dominantes ».